Livret A : Thierry Repentin appelle les politiques à la vigilance

  • Thierry Repentin, président de l'Union sociale pour l'habitat, met en garde les parlementaires contre une possible baisse de la collecte du livret A.
  • Il critique le fait que les sommes récoltées ne soient pas suffisamment utilisées dans le financement du logement social et des PME.
  • Il appelle à une vigilance accrue lors de la prochaine réforme du livret A prévue pour 2011.

A l’occasion de la publication du premier rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementée, le président de l’Union sociale pour l’habitat (USH), Thierry Repentin, donne son avis et met en garde les parlementaires.

Alors que le premier rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementé a été dévoilé hier, le sénateur socialiste et président de l’USH, Thierry Repentin, a accordé une interview au site Internet du journal Les Echos. Pour lui, le Gouverneur de la Banque de France se montre trop optimiste lorsqu’il fait savoir qu’il n’y a pas de raisons de s’inquiéter d’une baisse de la collecte du livret A. Selon Thierry Repentin, lorsque tous les épargnants seront équipés d’un livret, la décollecte devrait intervenir et « la part centralisée à la Caisse des dépôts risque alors de ne plus suffire à remplir ses missions d’intérêt général ». Il s’inquiète également du fait que les sommes récoltées par les banques grâce aux livrets A n’aillent pas suffisamment dans le financement du logement social alors que la loi les y oblige.

Livret A : Thierry Repentin appelle les politiques à la vigilance


Selon le sénateur PS, ces sommes reviennent directement à l’Etat. «  En effet, l’Etat prélève d’office chaque année une part de l’argent du livret A qui remonte à la Caisse des dépôts au sein de la section des fonds d’épargne » a-t-il expliqué. Une seule solution est donc possible pour remédier à cela, selon lui, que la « centralisation [soit] totale ». Une idée qui ne devrait pas plaire du tout à Christian Noyer, le Gouverneur de la Banque de France, pour qui « flécher l’utilisation des fonds collectés relève d’une démarche de type soviétique » comme il l’a déclaré au journal La Tribune.

Mais pour Thierry Repentin, le vrai problème réside dans le fait que Christine Lagarde s’est engagée à ce qu’une part de la somme centralisée à la Caisse des dépôts ne puisse pas être inférieur à 70 % du total des fonds collecté, mesure que le rapport de l’Observatoire ne reprend pas. « Le Parlement devra y être d’autant plus vigilant que les encours de nouveaux prêts au logement social ne font qu’augmenter. De 8 milliards en 2008 ils sont passés à 14 milliards d’euros aujourd’hui sur un total d’encours de 100 milliards » a-t-il déclaré.

Les sommes récoltées grâces au livrets A doivent également profiter au financement de PME. Or, selon le président de l’USH, « cet objectif est loin d’être atteint. Il apparaît clairement que le niveau des encours supplémentaires gagnés par les banques a été bien supérieur aux nouveaux prêts consentis aux petites et moyennes entreprises ».

Selon lui, ces questions en suspend devront être résolues rapidement. Ainsi, le second volet de la réforme du livret A prévu pour 2011 et durant lequel le taux de centralisation de la collecte à la Caisse des dépôts devrait être fixé, sera déterminant.