Covid-19 : les néobanques peuvent-elles survivre à la crise ?

La priorité des petites et moyennes entreprises est aujourd’hui de trouver un financement. Toute entreprise dont la trésorerie est impactée par la pandémie de coronavirus peut faire une demande de prêt garanti par l’État, quels que soient son statut et sa taille. Toutefois, le recours à ce dispositif n’est pas toujours possible pour les clients des néobanques.

Les néobanques cherchent des solutions

Pour éviter la faillite des entreprises fortement touchées par la crise du Covid-19, le gouvernement a mis en place un dispositif de garantie de l’État qui s’élève à 300 milliards d’euros. Si en théorie, toutes les sociétés qui en ont besoin peuvent obtenir un PGE, les clients professionnels des néobanques n’ont pas forcément ce privilège. Leurs clients multibancarisés peuvent se tourner vers leur banque traditionnelle pour obtenir un prêt, mais ceux qui ont fait de la néobanque leur compte principal se retrouvent sans solution de financement.

Covid-19 : les néobanques peuvent-elles survivre à la crise ?


Le CEO de la Fintech Qonto estime que près de la moitié de ses 75 000 clients ont un compte chez elle et regrette de ne pas pouvoir leur proposer de solutions. Shine n’a pas communiqué d’estimation, mais précise que la majorité de ses clients ont aujourd’hui besoin de financement. De son côté, Anytime indique que tous ses utilisateurs sont multibancarisés. Malgré cela, la néobanque belge reçoit un grand nombre de demandes de clients pour des PGE. En effet, il faut rappeler que les entreprises qui font cette demande auprès d’une banque traditionnelle ne sont pas assurées d’en obtenir un.

Les néobanques cherchent désormais des solutions pour aider leurs clients. Shine et Qonto se sont tournées vers Bpifrance pour pouvoir proposer des prêts aux clients qui n’ont pas de compte dans une banque traditionnelle. Anytime annonce quant à elle lancer une offre de crédit une fois que l’activité économique aura repris.

Des acteurs pénalisés à moyen terme

Alors que les banques en ligne ont revu leur organisation pour répondre aux demandes des clients malgré le confinement lié au Covid-19, les néobanques ont plus de difficultés à s’adapter. La crise sanitaire a d’ailleurs alimenté des rumeurs autour de faillites de plusieurs acteurs. La Fintech Monzo, qui a proposé du chômage partiel à 259 salariés a dû démentir ces bruits tout comme Revolut qui affirme avoir levé 500 millions de dollars auprès d’investisseurs le mois dernier.

Enfin, la banque allemande N26 précise que son modèle économique n’est pas remis en cause. Ses utilisateurs peuvent, depuis leur espace N26 ou via les réseaux sociaux, joindre le service client pour obtenir des informations sur leur compte ou obtenir un crédit.

Si la sonnette d’alarme n’a pas encore été tirée par les néobanques, la crise du Covid-19 pourrait leur faire perdre de nombreux clients déçus d’avoir quitté leur banque qui aurait pu leur proposer un crédit au moment où ils en avaient le plus besoin.