L'Italie va taxer les superprofits bancaires

L’Italie, sous la houlette de son gouvernement dirigé par Giorgia Meloni, a pris une décision audacieuse qui fait écho dans le monde financier : taxer les superprofits des banques. Cette mesure, présentée comme une initiative d’équité sociale, vise à compenser les coûts subis par les ménages et les entreprises en raison de la hausse des taux d’intérêt.

Une taxation des superprofits dans un contexte économique tendu

La décision de taxation des superprofits intervient dans un contexte où la hausse des taux de la Banque centrale européenne a entraîné une augmentation significative du coût de l’argent pour les ménages et les entreprises. Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien, a souligné que cette hausse a également boosté les bénéfices des banques, au détriment de leurs clients qui subissent de plein fouet l’augmentation de leurs taux d’emprunt. Il ne s’agit pas de « quelques poignées de millions« , mais bien de milliards d’euros de bénéfices supplémentaires réalisés par les banques.

L'Italie va taxer les superprofits bancaires

  • Dictionnaire des marchés financiers: Anglais, allemand, espagnol, italien, néerlandais

Comment fonctionnera la taxe des superprofits en Italie ?

La taxe sur les superprofits des banques est fixée à 40%. Elle concernera les exercices comptables de 2022 et 2023 et devra être réglée d’ici juin 2024.

Plus précisément, un prélèvement de 40% sera effectué si le revenu net d’intérêts en 2022 dépasse d’au moins 3% la valeur de l’exercice 2021. Pour 2023, ce seuil est fixé à 6% par rapport à 2022. Toutefois, le montant de cette taxe exceptionnelle ne pourra pas dépasser 25% de la valeur des actifs nets d’une banque.

La mise en place de cette taxe vise plusieurs objectifs. D’une part, elle permettra de compenser le coût pour les ménages et les entreprises de la hausse des taux d’intérêt. D’autre part, elle fournira des fonds pour le projet de budget de 2024, qui pourrait manquer de ressources en raison d’une baisse surprise du Produit intérieur brut de 0,3% au deuxième trimestre.

Les recettes de cette taxe seront versées à un fonds destiné à financer des mesures pour réduire la charge fiscale des ménages et des entreprises. Selon certaines estimations, cette taxe pourrait rapporter plus de 2 milliards d’euros.

Des réactions mitigées

La décision italienne n’est pas sans précédent. D’autres pays européens, tels que l’Espagne, ont déjà mis en place des taxes similaires sur les superprofits des banques et du secteur énergétique. Cependant, la mesure italienne a suscité des réactions contrastées. Si certains y voient une initiative « juste », d’autres la qualifient de « mesure populiste typique ». Quoi qu’il en soit, cette décision marque une étape importante dans la manière dont les gouvernements abordent la question des superprofits et de l’équité fiscale.

L’Italie a pris une décision audacieuse qui pourrait bien changer la donne dans le paysage financier européen. Seul l’avenir nous dira si cette mesure portera ses fruits et si d’autres pays suivront l’exemple italien.

Comment les banques réalisent-elles un profit ?

Les banques réalisent un profit en prélevant des frais sur leurs services et en investissant leur actifs. Elles peuvent notamment obtenir des bénéfices grâce à la différence entre les taux d'intérêt qu'elles imposent aux emprunteurs et ceux qu'elles offrent aux déposants.

De plus, elles peuvent réaliser des profits en spéculant sur les marchés financiers avec l’argent provenant de leurs clients. Enfin, certaines banques gagnent de l’argent par le biais de mises en place de produits financiers complexes destinés à des clients fortunés.

Qu'est-ce qu'un superprofit ?

Un superprofit est une très forte marge bénéficiaire qui dépasse ce qui était prévu. Il se produit habituellement lorsqu'une entreprise parvient à vendre ses produits ou services pour un prix supérieur à leurs coûts de fabrication et autres charges. Un superprofit peut également être réalisé en exerçant des pressions sur les fournisseurs afin d'obtenir des rabais, ou en optimisant les processus internes pour drainer moins de ressources.

Les superprofits sont considérés comme très souhaitables, car ils représentent un signe de succès et font partie intégrante du plan de croissance à long terme d'une entreprise.

  • Giuseppe Volpi et l’Italie moderne: Finance, industrie et Etat de l’ère giolittienne à la Deuxième Guerre mondiale
  • …And Forgive Them Their Debts: Lending, Foreclosure And Redemption From Bronze Age Finance To The Jubilee Year (Tyranny Of Debt)